l’Homme moderne & la science

La crise actuelle en a mis un coup à la « science » des Hommes, qui se révèle être le plus souvent une construction de fausses certitudes sur la base d’éléments plus ou moins certains… mais finissant tout de même à souvent devenir de nouveaux dogmes auxquels il est quasi obligatoire de prêter foi.

La science semble se construire sur des théories, hypothèses, que l’on tente de vérifier.

Son fondement, son point d’origine, se trouve donc dans l’idée humaine, qui de manière certaine est partiellement fausse même quand une part reste juste.

La science de l’Homme moderne est ainsi : elle est matérielle. Et tout comme la matière, elle est changeante, et surtout, elle n’est pas fiable.

Elle semble surgir de nulle part, comme une nouvelle naissance, apparaître et montrer la voie de la félicité aux Hommes, avant de lui montrer ses limites, avant de mourir et de laisser place à une nouvelle – plus ou moins – fausse certitude.

Et en ce qui concerne ce que nous savons de manière certaine et définitive, il s’agit souvent de savoirs millénaires ou centenaires, hérités d’autres civilisations, suite à des connaissances que Dieu fit descendre dans le cœur d’Hommes connectés à Lui.

Les portes de la Science sont-elles définitivement fermées ?

La question peut légitimement se poser, à cette époque où la tendance au « tout scientifique », véritable idole érigée en divinité, montre sa limite d’une manière déboussolante. L’Homme moderne face à la science ressemble aux idolâtres du passé, ceux qui découvraient subitement, suite à la venue d’un Prophète, qu’ils se prosternaient devant des idoles faites de bois, de terre et de pierre. Ils essayaient alors de trouver un sens à cela en grandissant la valeur de ces idoles, en disant qu’elles étaient celles de leurs pères, mais cela ne suffisait pas pour donner une légitimité actuelle à leur culte.

Il en est ainsi de cette « science moderne ». Nous avons vu sa supercherie – dans l’importance qu’on lui a donnée – et son caractère limité. Nous savons que cette prosternation immatérielle et continue qui lui était vouée est semblable à cette prosternation des anciens devant des statues de pierre et de terre.

Nous étions à l’époque où les gens disaient « je ne crois pas en Dieu, je ne crois qu’en ce qui a été prouvé. » Triste réalité lorsque nombre des caractéristiques mêmes d’un virus semblent être des mystères pour toute la communauté scientifique mondiale.

Et quand bien même ils arriveraient à cerner sa réalité, le temps, l’argent et les moyens déployés pour connaître cette si petite créature démontrent un peu plus l’incapacité de l’Homme dans le domaine de la science…ou alors elle doit le pousser vers la seule Porte que Dieu Lui-même lui a ouverte dans le domaine de la science.

L’Homme a comme hérité de l’Orgueil louable du Savoir : un orgueil qui avait pour base le Nom divin Al-Moutakabbir et qui était du fait de sa Science des Noms de Dieu, et de fait, de l’ensemble du monde créé pour y voir la Science de Dieu.

La science divine mène à Dieu et assure la sauvegarde de l’humanité. Quant à la science des mauvais orgueilleux, elle pousse l’humanité à la destruction. Le 20ème siècle a semble-t-il montré le summum de l’égarement de l’Homme dans la science qui lui est non seulement « pas utile », mais surtout dans celle qui lui est fondamentalement nocive.

À quoi doit revenir l’Homme pour trouver la science utile ?

Il doit prendre en exemple ceux qui ont appris de l’Homme originel : les anges.

Qu’ont-ils dit lorsque Allah les défia avec le Savoir qu’Il transmit à Adam – paix sur Lui ?

« Gloire à Toi ! Nous n’avons de Savoir (‘ilm) que ce que Tu nous as appris. Certes c’est Toi le Tout-Sachant (Al-‘Alim), le Sage (Al-Hakim). »

« Gloire à Toi ! » pour ce que nous avons été incapables de savoir par nous-mêmes et ce que nous ne saurons jamais sans Toi. « Gloire à Toi ! » pour ta Science et le fait que tu choisisses par Ta Sagesse infinie ceux qui sont dignes de la porter. « Gloire à Toi ! » car nous savons que c’est par Toi que nous apprenons et que c’est en Te glorifiant et en nous attestant de notre ignorance que nous entrons dans une posture de réception du Savoir. « Gloire à Toi ! » car le début de la Science est certes par Toi ainsi que sa fin.

C’est là l’état des Hommes d’aujourd’hui : l’ignorance de Dieu et leur indigence face à la connaissance des Noms que reçut Adam. Mais leur réaction n’est pas celle des anges ! Plutôt, ils semblent vouloir défier Dieu, où s’ériger en Dieu par leur propre nafs égotique, sans auparavant la purifier par L’esprit provenant de Lui : c’est notamment ce à quoi les fausses nouvelles sciences de la spiritualité.

En se limitant aux seuls enseignements de ce verset, nous pouvons dire que la porte de la Science divine n’est accessible qu’à ceux qui :

  • Glorifient Dieu d’une glorification véritable
  • Qui reconnaissent leur ignorance
  • Qui Le reconnaissent comme unique source du Savoir
  • Qui savent que le peu de connaissance qu’ils ont reste insuffisant. Ici, les anges savaient déjà qu’Allah est Al-‘Alim et Al-Hakim : ils savaient que ces deux Noms existent. Ce qu’Ils ignoraient, c’est la portée et la science que renferment ces Noms. Il faut donc être parmi ceux qui demandent la profondeur du Savoir et non pas sa simple apparence.
  • Qui sont conscients que ce Savoir se prend non pas sur terre avec l’intellect et le corps, mais qu’il est dans les cieux, accessible par le mi’raj intérieur que permet la Lumière du cheminant.

Le verset suivant enseigne l’ouverture que nous espérons également pour nous : « Il dit : « Ô Adam, informe-les de ces Noms. » »

Louis M.
Louis M.
Spécialisé dans l'étude des Textes sacrés et autres Textes du corpus soufi. Disciple de la voie soufie Karkariya.

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