Dans la mentalité occidentale contemporaine, la notion de liberté est étroitement liée à celle de consommation. Il est intéressant de noter que dans la conception moderne, l’une ne peut aller sans l’autre.
Dans cette publication nous allons nous cantonner au point de vue de la liberté. En effet, pour la plupart des gens, un Homme libre est celui qui est capable d’assouvir le moindre de ses désirs sans la moindre contrainte, que celui-ci soit physique, social, matériel, etc… Ainsi, la personne libre sera celle qui assouvira les plaisirs sensoriels selon ses propres choix.
Il ne s’agit pas ici de discuter sur la notion de liberté qui n’est pas fausse en soii mais plutôt de discuter sur les moyens mis en oeuvre pour l’atteindre. C’est ici que rentre en jeu la consommation. L’Homme libre serait celui qui consomme selon ses envies sans la moindre frustration. Il désire une telle nourriture, il s’en procure sans contrainte. Il désire telle boisson, il s’en procure sans contrainte…
Dans une société marchande, le chemin est vite fait. Pour se procurer telle ou telle chose, il faut de l’argent. Celui qui sera riche sera donc plus libre que le pauvre.
Cependant, cette méthode provoque un effet pervers; au lieu de vivre en Homme libre, il devient de plus en plus asservi à ses désirs. En effet, un désir assouvi est un désir qui disparaît, mais de manière momentanée pour ensuite revenir, au mieux, avec la même intensité mais le plus souvent de manière encore plus pressante. Cette satisfaction momentanée du désir est due à une caractéristique intrinsèque de l’Homme : l’oubli.
C’est l’oubli qui efface petit à petit la satisfaction pour refaire apparaître l’envie. Il est intéressant de noter que dans la langue arabe, un terme pour désigner l’Homme est « al-insan » – dérivé du verbe nassa / yansa, oublier – indique celui qui oublie. Comme si L’Homme était voué à oublié tout au long de sa vie. Cet oubli donne cependant une caractéristique infinie à l’âme humaine.
Le désir apparaît alors comme un vide en l’Homme qu’il faudrait combler par l’objet de ce désir. Mais par l’oubli, ce vide est comme un trou sans fond, un trou noir impossible à combler.
Néanmoins, il existe une méthode qui permet de couper le désir à sa racine ; la privation.
C’est la méthode utilisée pour atteindre la réelle libération. En se privant, le désir disparaît petit à petit mais cette fois-ci, de manière définitive. Il s’agit d’utiliser la caractéristique de l’âme qu’est l’oubli mais à bon escient. En étant privée de certains objets sensoriels, l’âme oublie le plaisir qui leur est lié. Petit à petit, et selon un temps de privation propre à chacun, l’envie disparaît, le vide est comblé.
Par ce moyen, l’Homme goutte à la vraie liberté, il n’est plus l’esclave de lui-même, à la course de l’assouvissement de ses envies et être dans l’obligation de dire « oui » à tout ce que son âme lui suggère.
Mais il vit en Homme libre, capable de dire « oui » ou « non ».